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Aujourd’hui, petite réalisation de caniveau (chez nous on dirait plutôt chéneau). Je vous montre comment je m’organise, dans quel sens j’aborde le sujet, et je joins une fiche technique avec croquis et développés, plus des notions de temps, organisation et prix.


Contexte du chantier : pourquoi modifier l’évacuation ?

Ici, ce n’est pas une malfaçon : tout est sain. Le problème, c’est l’usage qui change.
La partie sous la toiture (au-dessus d’un garage) va devenir surface habitable. En pluies diluviennes, l’eau qui dévale des deux pans de toiture déborde et finit par créer des infiltrations.

Objectif : modifier la structure pour créer une pente qui renvoie l’eau vers l’extérieur, dans un caniveau propre, et supprimer les risques de débordement.

Subtilité de départ : les deux toits ne sont pas parallèles → la pente naturelle n’est pas dans le bon sens.
La difficulté, c’est donc de fabriquer une fonçure qui impose la bonne pente.


Étape 1 — Dépose pour travailler proprement

  • Retrait du 1er rang de tuiles des deux côtés → ça donne de la visibilité.
  • Dépose de la zinguerie et du bois jusqu’à retrouver la volige saine (base de travail).
  • Renfoncer les vieilles pointes qui dépassent pour protéger le zinc à venir.

Étape 2 — Concevoir la fonçure (géométrie et épure)

Je relève les angles et je me fais une épure au réel sur une chute d’alu laqué (ça fait une super planche à dessin).

  • J’identifie mes deux pentes, mon fond de canivau (je pars à zéro au point bas pour éviter un point haut trop large).
  • Avec des pentes faibles, on arrive vite à des largeurs conséquentes (ex. 9 cm d’un côté, 54,5 cm à l’autre).
  • Le tracé me donne la mesure à reporter entre le fond de mon caniveau et l’arête pour pouvoir tirer mon cordeau et savoir où poser les planches.

Dans la fiche technique, vous avez les schémas et développés étape par étape si la géométrie vous paraît floue.


Étape 3 — Mise en place de la pente et des appuis

  • Fonçure “queue de billard” : je pars de 0 et j’élargis jusqu’à la largeur de planche nécessaire pour amener l’eau vers la naissance.
  • Chanlatte de chaque côté :
    • Sert de cale au 1er rang de tuiles.
    • Offre un encaissement = étanchéité plus sécurisée.
  • Vérif règle : j’ai ≈12 cm de garde → il faudrait 12 cm d’eau pour déborder, donc gros débit largement toléré.
  • Pour un support bien plat (zinc qui porte bien), je redouble la volige là où elle est vieillotte ou irrégulière.

Étape 4 — Prise de gabarits et mise hors d’eau provisoire

  • Je présente des chutes (zinc/alu) pour relever la forme du canivau (haut de pente, bas de pente) sans me prendre la tête avec mille cotes.
  • Je tire ensuite ma longueur au mètre pour tracer le développé.
  • En attendant le façonnage, je mets une toile pare-pluie bien scotchée pour rester hors d’eau (important si la météo est mitigée).

Étape 5 — Façonnage du canivau (atelier)

  • Plan sur règle (vous l’avez illustré dans la fiche technique).
  • Choix perso : je ne marque pas un pli longitudinal au fond.
    • Je fais seulement les relevés latéraux, je bloque sur les cham­lattes, et je laisse le fond arrondi prendre sa forme dans la fonçure.
    • Avantages :
      1. Soudure plus facile (l’arrondi évite que le métal gondole sous l’effet de la chaleur).
      2. Plus rapide au pliage (pas de long de traçage ni de diminution).
      3. Durabilité : pas d’empreinte marquée par la plieuse.
      4. Écoulement plus fluide (moins de rugosité qu’un fond carré).

Astuces façonnage :

  • Pliage en Accordéon sur un relevé pour faire un talon sans soudure
  • Trou de scie-cloche pour la naissance.
  • Coin de mouchoir pour le retour, petits bourrelets de cintrage sur la partie biscornue.
  • Si le développé dépasse 100 cm, je crée un redant pour reprendre sous le rang de tuiles ; petite bavette avec ourlet dessous (principe du ressaut).

Étape 6 — Pose, soudures et dilatation

  • Pose du canivau façonné (je n’ai pas filmé la pose à cause de la météo, mais la logique est celle décrite ci-dessus).
  • Soudures : sur un gros développé, il y a beaucoup de linéaire.
    • J’utilise de l’étain sans plomb pour une passe grasse qui accélère la tâche (j’ai déjà fait une vidéo sur ce produit).
    • J’ai comparé plomb vs étain (visuellement on voit la différence : plus « sales » au plomb, plus clair à l’étain).
  • Joint de dilatation : longueur > 8 mobligatoire pour éviter les déchirures aux point dur et assurer la durabilité.
    • Sens de pose : honnêtement, j’ai jamais eu de souci dans un sens comme dans l’autre, mais je suis preneur de retours des puristes.

Résultat et finitions

  • Tout est soudé, il reste le gousset en V et la naissance (fait le lendemain en finitions).
  • Je rabat pour la nuit : hors d’eau nickel.
  • Temps passé : 2 jours à ce stade (puis une journée de finitions).

Conseils pratiques & erreurs évitables

  • Toujours penser à la dilatation au-delà de 8 m.
  • Préférer un fond arrondi plus simple à braser.
  • Gabarits de prise de forme = moins d’erreurs.
  • Chamnlattes bien calées = tuiles bien reprises et encaissement étanche.
  • Avant de souder : support plat, pointes enfoncées, volige redoublée si besoin.

Fiche technique (PDF) à télécharger

  • Croquis + développés pour réaliser l’ouvrage.
  • Explications de géométrie (épure, queue de billard…).
  • Organisation, temps, prix (pour ceux qui exercent à leur compte).

👉 [Télécharger la fiche technique “Canivau/Chéneau”] (insère ton lien)


FAQ (rapide)

Pourquoi ne pas plier le fond ?
Pour éviter que le métal ne gondole avec la chaleur au moment dela soudure, gagner du temps, et améliorer l’écoulement et avoir une meilleur longévité.

Comment gérer la différence de plan entre deux toits ?
Tant que le pan voisin est plus haut, on négocie avec la fonçure (queue de billard, redoublement, gousset).

Je dépasse 8 m, je fais quoi ?
Joint de dilatation obligatoire, sinon risque de déchirure aux points dur.

Faut-il une grosse pente ?
Je mets souvent 1 cm/m ici pour contrer la pente naturelle défavorable et garantir l’évacuation je met plus.


Conclusion

Avec une fonçure bien pensée, un fond arrondi, et des soudures propres (plus dilatation si > 8 m), on obtient un caniveau qui évacue bien, sécurise l’étanchéité et autorise l’aménagement intérieur.
Téléchargez la fiche technique pour le pas-à-pas et et les prix de vente + temps d’éxécution.

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