Lorsque l’on débute en zinguerie, on pense souvent que la réussite d’une soudure dépend uniquement de la maîtrise du fer à souder et du geste. Pourtant, un facteur trop souvent négligé fait toute la différence : l’oxydation.
Dans cet article, je vais vous expliquer pourquoi l’oxydation est un ennemi redoutable, et comment l’éviter pour obtenir des soudures propres, solides et professionnelles.
Pourquoi l’oxydation pose problème en zinguerie ?
Le zinc, l’étain et même la panne en cuivre de votre fer à souder ont tendance à s’oxyder au contact de l’air, de l’humidité ou simplement lorsqu’ils restent exposés sur un chantier.
👉 Résultat :
- l’étain fond mal et n’accroche pas,
- la soudure se décolle ou brûle le zinc,
- le rendu esthétique est médiocre.
En réalité, la propreté des éléments est aussi importante que la technique de soudure elle-même.
Les trois éléments à surveiller contre l’oxydation
1. Le support : le zinc à souder
Même neuf, le zinc est recouvert d’une fine couche d’oxydation naturelle.
➡️ Avant de souder, il faut toujours décaper la surface avec un flux décapant (acide chlorhydrique modifié, produits spécialisés type S39 Griffon ou décapants VMZinc/Express).
💡 Astuce :
- Appliquez le produit avec un pinceau dédié.
- Nettoyez ensuite avec une éponge abrasive pour retrouver un zinc brillant et prêt à souder.
- Attention à bien décaper toutes les faces en contact, car la soudure fonctionne par recouvrement et capillarité.
2. La panne en cuivre du fer à souder
Une panne oxydée ou mal entretenue ne conduit plus correctement la chaleur.
- Pensez à limer et retaper la panne régulièrement.
- Entretenez-la avec un bloc de sel d’ammoniaque et un chiffon humide pour la garder propre.
- Évitez la lime ou la brosse métallique si votre panne est étamée, afin de préserver le revêtement.
👉 Une panne bien entretenue = une chaleur homogène et des soudures propres.
3. Le métal d’apport : la targette d’étain
Beaucoup de couvreurs laissent leurs baguettes d’étain traîner dans un seau à outils ou sous la pluie. Résultat : elles s’oxydent et deviennent ternes.
⚠️ Conséquences :
- l’étain fond mal,
- vous croyez que votre fer n’est pas assez chaud,
- vous finissez par surchauffer et brûler le zinc.
💡 Solution :
- Brossez vos baguettes d’étain avec une brosse métallique (voire disque abrasif).
- Stockez-les au sec, à l’abri de l’humidité.
- Reconstituez vos chutes oxydées en les refondant pour créer des targettes propres.
Bonus : préparer son flux décapant maison
Pour les bricoleurs, il est possible de réaliser un flux maison en mélangeant :
- de l’acide chlorhydrique (dilué),
- quelques morceaux de zinc,
➡️ ce mélange crée du chlorure de zinc, idéal pour décaper.
⚠️ Utilisez toujours un récipient en verre et équipez-vous de lunettes de protection.
Mise en pratique : vers une soudure optimale
Lorsque tout est prêt (zinc décapé, panne propre, étain brillant), la soudure devient fluide :
- l’étain accroche immédiatement,
- la capillarité se fait naturellement entre les deux plaques,
- le joint est lisse, solide et étanche.
👉 C’est souvent en négligeant ces détails que l’on obtient des soudures médiocres.
👉 En les respectant, le travail devient presque “facile”.
Conclusion
L’oxydation est un détail crucial que beaucoup de débutants (et parfois même d’anciens) oublient.
Pour réussir vos soudures sur zinc, veillez toujours à :
✔️ travailler sur un support décapé,
✔️ entretenir votre panne en cuivre,
✔️ utiliser une targette d’étain propre et non oxydée.
Avec ces bonnes habitudes, vos soudures seront non seulement plus solides, mais aussi beaucoup plus propres et esthétiques.
👉 Et vous, comment entretenez-vous vos outils et votre étain pour éviter l’oxydation ?
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⚒️ Cet article fait partie de la série “Comment souder le zinc de manière professionnelle”.
Chaque semaine, je publie une nouvelle vidéo et un article pratique sur le métier.