Vidéo un peu “récap” pour celles et ceux qui suivent déjà la chaîne : ici je termine un projet commencé l’année dernière — un guide sur la soudure du zinc. L’idée est de résumer l’essentiel pour débutants qui veulent se mettre à la soudure du zinc (brasure) et se posent plein de questions sur les fondamentaux.
Pour aller plus loin, un guide complet est dispo en fin d’article.
Matériel nécessaire (mon set “atelier”)
- Bouteille de gaz : propane (pas butane). Le butane n’est pas adapté à ce détendeur (pression trop faible), encrasse le fer (il est “gras”). Le propane, c’est le gaz pour l’extérieur car il ne gèle pas.
- Détendeur : celui fourni avec le fer (adaptateur selon la bouteille).
- Fer à souder du zingueur :
- Ma préférence : anciens brûleurs (bruyants, moins sophistiqués = moins de pannes).
- Les brûleurs Express “silencieux” (avec grille) sont confortables mais peuvent poser des soucis.
- Brosse métallique : pour nettoyer la panne régulièrement.
- Flux décapant : j’aime bien le S39 (texture gel → n’accroche pas, ne coule pas). Il existe d’autres décapants (Z, Express…).
- Sel d’ammoniaque : je le coule dans une bague (chutes de targette) pour éviter qu’il se casse.
- Targettes :
- Étain-plomb 66/33 (2/3 plomb – 1/3 étain) = usage courant.
- Étain pur : plus cher, utile pour ornement et bord à bord (meilleure résistance méca).
- Récipients pour l’acide (petits pots en verre) : je ne prélève jamais au pot d’origine pour garder l’acide propre.
- Nettoyage/finition : eau claire, éponge, chiffon sec, paille de fer.
🔧 Pré-requis : une panne propre. Retapée, limée, et… idéalement plus grosse que la mienne sur les photos 😉. J’ai une vidéo dédiée à la préparation de la panne — regardez-la avant : une panne mal entretenue = échec assuré même si vous suivez bien les étapes.
Brève mise au point : on dit “soudure”… mais c’est de la brasure
On ne met pas en fusion le zinc. On le chauffe assez pour que l’étain (métal d’apport) mouille et pénètre par capillarité entre les deux couches de zinc (ex. recouvrement de gouttière ≈ 5 cm).
- Fusion (ordre d’idée) : zinc ≈ 410–420 °C ; étain ≈ 200–220 °C ; plomb ≈ 300–320 °C.
- D’où la difficulté : trop chaud → on perce ; pas assez chaud → ça ne prend pas.
Trouver la bonne chaleur (indicateurs simples)
- Au son (avec les anciens brûleurs) : à l’oreille on repère vite “trop fort / trop faible”.
- Au sel d’ammoniaque : la fumée t’indique la zone ; si très fumant → probablement trop chaud.
- À l’étain sur la panne : s’il jaunit, tu es trop chaud.
- Étamage de la panne : étaler un film d’étain sur la panne aide à refondre proprement ensuite.
Décapant : mes pratiques (et une alternative)
- Je transvase l’acide dans des petits pots (pas de re-plonge du pinceau “sale” dans le bidon → acide qui jaunit et se charge d’impuretés).
- Alternative minimaliste : acide chlorhydrique + morceau de zinc dedans → formation d’“oxyde de zinc” = décapant maison.
- Inconvénients : très liquide (coulures), noircit vite le zinc si on laisse traîner → oxydation = galères de brasure.
- Cible : on met ce qu’il faut, sans tremper. Trop d’acide gêne la soudure.
⚠️ Pense aussi à la targette : si elle est oxydée, elle fond mal. Un coup de brosse métallique jusqu’à brillance et c’est reparti.
Préparer la jonction (exemple : deux chutes de gouttière)
- Plaquer les pièces : sans contact franc, pas de capillarité → pas de brasure.
- Pointage : des petits points d’étain tous les 5 à 10 cm pour tenir.
- Astuce si ça ne plaque pas (souvent au niveau de l’ourlet) : étamer localement, poser un point dans l’ourlet, puis battre légèrement au marteau à garnir. Le plomb de la targette rend la zone malléable.
La passe lisse (l’étanchéité)
- Nettoie souvent la panne (ammoniaque + brosse).
- Utilise la matière des points de soudure pour tirer une passe lisse : le but est de faire revenir l’étain par capillarité.
- Règle 2/3 – 1/3 : pose le fer pour que 2/3 soient côté recouvrant et 1/3 côté recouvert → l’étain “suit” la zone la plus chaude (talon du fer) et rentre dessous.
- Acide léger entre les passes (déjà étamé → pas besoin d’inonder).
La passe à côtes (renfort/finition)
- Charger d’abord en étain (de haut en bas : si ça dégouline, tu rattrapes plus bas).
- Former les côtes :
- Tu fonds légèrement la côte précédente en tirant la suivante, et tu barres vers l’intérieur pour chercher la capillarité.
- Zone la plus exposée (fond de gouttière) : je fais un médaillon bien chargé.
Nettoyage et rendu
- Tout de suite à chaud : eau claire (j’ai testé le bicarbonate → avec le recul, pas idéal : mieux vaut rester neutre).
- Chiffon sec : l’eau finit toujours par se charger d’un peu d’acide → essuyer pour éviter les traces.
- Paille de fer (option esthétique) : fait briller, révèle les micro-défauts (ex. têtes d’épingle qui peuvent fuir).
Franchement : des jours avec, des jours sans
Même après des années, il y a des matins “froids” où la soudure est moins belle. Ce qui compte : tenir les règles de base pour que ça tienne (même si ce n’est pas “Instagram”). On est sur un toit, pas en menuiserie fine — mais ce n’est pas une excuse pour bâcler 😉.
On progresse vite en quelques heures… et on peut passer une vie à se perfectionner. L’important, c’est que ça vous plaise.
Erreurs fréquentes à éviter (check-list rapide)
- ❌ Butane au lieu de propane.
- ❌ Panne sale / pas étamée / trop fine.
- ❌ Trop d’acide (coulures, noircissement, oxydation).
- ❌ Pas de plaquage → zéro capillarité.
- ❌ Chaleur mal gérée (perçage / pas de fusion de l’apport).
- ❌ Targette oxydée (elle “ne fond pas”, impression de fer trop froid).
FAQ (débutants)
Butane ou propane ?
Propane. Le butane encrasse et n’a pas la pression adaptée.
C’est de la soudure ou de la brasure ?
Techniquement, brasure : le zinc ne fond pas, c’est l’étain qui mouille par capillarité.
Faut-il décaper dessous et dessus ?
La théorie dit dessous + dessus. En pratique, dessus suffit si le plaquage est bon (le liquide remonte par capillarité).
Pourquoi ma brasure est “grumeleuse” ?
Souvent panne sale, excès d’acide, température mal calée, ou targette oxydée.
Paille de fer obligatoire ?
Non, mais ça améliore le rendu et révèle d’éventuelles têtes d’épingle.
Ressources complémentaires
- 🔗 Guide approfondi “Soudure du zinc” : gestion fine de la chaleur, indicateurs, cas particuliers, temps et productivité. (Lien à insérer)
- 🔗 Préparation/entretien de la panne (ta vidéo)
- 🔗 Souder à l’étain pur (bord à bord / ornement) (ta vidéo)
Conclusion
En respectant plaquage, température, décapage maîtrisé et entretien de la panne, tu obtiens des brasures propres et étanches. Le reste, c’est du geste et de la pratique.
Pour creuser, télécharge mon guide ci-dessous — j’y ai condensé ~15 ans d’expérience (et pas mal de bourdes évitées 😉).
👉 Télécharger le guide “Soudure du zinc” (PDF) (insère ton lien)