L’entretien d’un fer à souder pour zinguerie est une étape indispensable si l’on veut obtenir des soudures nettes, propres et durables.
Après avoir vu comment retaper et limer correctement une panne en cuivre, je me suis intéressé à une technique peu pratiquée dans le métier : l’étamage de la panne.
Dans cet article, je partage avec vous mon premier test, les étapes suivies, ainsi que mes observations pour savoir si cela vaut vraiment le coup.
Pourquoi étamer une panne en cuivre ?
Même après un bon martelage et un limage, la panne a tendance à vite se dégrader à l’usage (corrosion due aux acides, calamine, perte de conductivité thermique).
👉 L’idée de l’étamage est donc de déposer une fine couche d’étain pur afin de protéger le cuivre et améliorer la conductivité.
C’est un procédé utilisé en plomberie ou encore par les dinandiers (fabricants de casseroles en cuivre).
Préparation : nettoyer la panne en profondeur
Avant d’appliquer l’étain, il faut partir sur une panne impeccable :
- Chauffe au rouge cerise → puis refroidissement brutal dans l’eau (recuit).
→ Cela facilite l’élimination de la calamine avec une brosse métallique. - Dérochage chimique → immersion dans un mélange chaud de vinaigre blanc + gros sel.
→ Comme en bijouterie, cette étape désoxyde le cuivre. - Décapage mécanique (si nécessaire) → disque abrasif + lime pour enlever les dernières traces tenaces.
- Finition à la lime → créer de fines rainures pour guider l’étain lors de la soudure.
Étamer la panne : méthode testée
N’ayant pas de baguettes d’étain pur sous la main, j’ai utilisé une pâte à étamer (Castolin SP 54 23).
Ce produit, prévu pour la plomberie, contient déjà du flux décapant + de l’étain.
Étapes :
- Badigeonner la panne propre avec la pâte (au pinceau).
- Chauffer au chalumeau jusqu’à ce que le flux s’évapore et que l’étain reste accroché.
- Étaler avec un chiffon en coton légèrement humide (pas de synthétique, qui fondrait).
- Refaire une seconde passe si besoin, pour assurer une couche homogène.
👉 Résultat : une panne bien brillante, recouverte d’une fine pellicule protectrice d’étain pur.
Limites et entretien après étamage
⚠️ Une fois la panne étamée, finis la lime et la brosse métallique : elles arracheraient le revêtement.
👉 L’entretien doit se faire uniquement avec un chiffon humide et une pierre d’ammoniaque.
La grande question reste :
➡️ Est-ce que cette couche d’étain tient dans le temps, malgré les fortes chaleurs de la soudure ?
C’est ce que je vais tester dans mes prochaines vidéos, directement en conditions réelles.
Conclusion
L’étamage de panne en cuivre est une méthode intéressante pour :
✔ améliorer la conductivité thermique,
✔ protéger le cuivre de la corrosion,
✔ prolonger la durée de vie de l’outil.
Même si c’est une technique encore peu répandue chez les zingueurs, elle mérite d’être testée et discutée.
👉 Et vous, avez-vous déjà essayé d’étamer vos pannes ?
Quels résultats avez-vous obtenus sur la durée ?
Partagez vos retours d’expérience en commentaire, ça enrichira le sujet pour toute la communauté.
⚒️ Cet article fait partie de ma série “Comment souder le zinc de manière professionnelle”.
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