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Guide pratique pour couvreurs-zingueurs

Avoir une panne mal limée, c’est un peu comme vouloir travailler avec un ciseau à bois émoussé : impossible d’obtenir un beau travail.
En soudure du zinc, l’état de la panne en cuivre conditionne directement la propreté des soudures.

Dans cet article (issu de ma mini-formation “Comment souder le zinc de manière professionnelle”), je vous montre pas à pas comment entretenir et retaper une panne en cuivre pour retrouver un outil performant et durable.


Pourquoi entretenir sa panne en cuivre ?

Au contact de l’ammoniaque, des acides décapants et de l’éteint, le cuivre finit par :

  • se corroder,
  • se creuser de trous,
  • et perdre sa capacité de conduction thermique.

👉 Résultat : l’éteint fond mal, la chaleur se diffuse mal, et les soudures deviennent irrégulières.


Deux principes à connaître : recuire et écrouir

Ces notions viennent de la plomberie, de la dinanderie et de la ferblanterie :

  • Recuire le cuivre : chauffer fortement pour le rendre malléable.
  • Écrouir le cuivre : le marteler pour le rendre dur et plus conducteur de chaleur.

C’est ce deuxième principe qui nous intéresse pour redonner vie à une panne.


Le matériel nécessaire

  • Un petit établi et une enclume portable,
  • Une clé adaptée (éviter absolument la pince multiprise),
  • Une massette et un marteau de charpentier (idéalement un marteau de carrossier),
  • Des limes : une lime écouane (grossière, qui ne s’encrasse pas avec l’étain) et une lime plus fine pour la finition.

Étape 1 : chauffer la panne

  • Mettre le fer à pleine puissance,
  • Chauffer jusqu’à atteindre un rouge cerise vif.
    👉 Le cuivre est alors assez malléable pour être travaillé.

⚠️ Important : toujours serrer le fer au niveau du cuivre, jamais au niveau de la chambre (fragile à chaud).


Étape 2 : marteler pour re compacter

  1. Aplatir la panne avec la massette → compresser la matière dilatée.
  2. Repousser la matière vers l’intérieur sur les côtés → reboucher les trous et fissures.
  3. Alterner entre massette et marteau → affiner la forme.

👉 Plus on tape, plus le cuivre se durcit : c’est l’écrouissage, garant d’une meilleure conductivité thermique.


Étape 3 : limer la panne

  • Profiter de la chaleur résiduelle pour limer plus facilement.
  • Utiliser la lime grossière pour dégrossir (redresser la surface).
  • Passer à la lime fine pour finir.
  • Vérifier que la panne est plane (sinon, l’étain ne circulera pas correctement).

👉 Astuce : casser légèrement les arêtes pour éviter que l’étain ne glisse sur les côtés.


Étape 4 : rainurer pour guider l’étain

Une astuce d’ancien :

  • Créer de petites rainures régulières sur la tranche de la panne avec la lime.
  • Cela permet à l’éteint de “filer” droit le long de la panne au lieu de s’étaler.

Erreurs à éviter

  • Utiliser une pince multiprise (ça écrase et abîme la chambre).
  • Trop élargir la panne sur des modèles type Virax (risque de blocage au démontage).
  • Tremper le fer chaud dans l’eau → choc thermique nuisible.

Conclusion

En recuissant, écrouissant et limant correctement la panne, on retrouve un outil :

  • plus conducteur,
  • plus durable,
  • et prêt à réaliser des soudures nettes et rapides.

👉 Dans la prochaine vidéo, j’expérimenterai « l‘étamage” de la panne (comme le faisaient les dinandiers pour protéger le cuivre) afin de limiter la corrosion.

Et vous, avez-vous vos propres astuces pour retaper vos pannes ? Partagez-les en commentaire, c’est comme ça qu’on enrichit la transmission du métier.

Si vous avez aimé l'article, vous êtes libre de le partager !

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