Après avoir vu comment bien gérer l’alimentation en gaz de son fer de couvreur et les éventuelles causes d’un manque de puissance nous allons voir les causes du problèmes inverse.
Comment faire pour diriger la flamme essentiellement et uniquement sur sa panne ?
Pourquoi une flamme jaune apparait subitement ?
Pourquoi la flamme à l’intérieur de la chambre semble dévier vers les orifices extérieurs ?
Si vous rencontrez ce genre de problème un peu emmerdant je vous invite à suivre cet article.
1/ Vérifier la présence et le bon état de l’injecteur.
Appeler gicleur sur les chantiers son terme technique exact chez les fabricants est injecteur (même si l’outil ne tourne pas avec du gazole)
Cette pièce sert à vaporiser le gaz dans la chambre de manière à le diffuser correctement dans la chambre.
Il y a plusieurs raisons qui peuvent rendre cette pièce en mauvais état de fonctionnement :
1/ Une impureté s’est glissé à l’intérieur
Il se peut que de la poussière lors du chantier se soit glissé à l’intérieur pour cette raison on vas préférer ranger son fer dans une mallette fermé ou le laisser simplement branché à la bouteille lorsqu’il est sur le toit, pour éviter que de la poussière ne vienne se déposer à l’entrée du détendeur et être inséré dans le circuit de gaz.
Une autre cause qui peut conduire à son encrassement est l’utilisation du gaz butane qui est gras, il a donc tendance à encrasser le fer et surtout l’injecteur.
Dans les 2 cas il suffit de souffler dans le sens inverse du sens du gaz pour sortir les impuretés (et non pas dans l’autre car l’orifice est conique) puis d’essuyer avec un chiffon sec et bien propre les extrémités.
L’utilisation d’un solvant doux peut aussi être pas mal pour bien le nettoyer.





2/ L’injecteur à été limé ou percé
Dans le cas d’un fer acheté d’occasion, il se peut que l’ancien utilisateur ait tenté de le déboucher de la mauvaise manière en utilisant une aiguille, une lime ou du papier à poncer.
Faire cela dégrade la pièce et la rend inutilisable et dangereuse car son diamètre de diffusion deviens bien plus grand que ce qui est préconisé et provoque donc ces grandes flammes jaune.
Dans ce cas la seule chose à faire est de le remplacer et pour ce faire on prend soin de choisir la bonne référence adaptée au fer que l’on utilise car il en existe différents modèles.
Ci dessous quelques exemples de références :
https://www.express.fr/produit/5-injecteurs-36714 Pour les fers classiques de chez Express
https://www.express.fr/produit/5-injecteurs-36713 Pour les fers équipés de Piezo
https://www.express.fr/produit/injecteur-sav-ref-10380-pour-lances-fer-de-couvreur/ Pour les anciennes générations


Je connais essentiellement les fer de chez Express mais la logique est la même pour les autres marques il suffit de chercher sur le site du fabricant et de retrouver la pièce adéquate.
Un dernier exemple avec Perkeo :
https://www.perkeo-werk.de/index.php/fr/produits?view=invinitescroll
3/ L’injecteur à été mal positionné ou serré avec une pince multiprise
Une autre cause probable est dû à un mauvais positionnement il se peut tout simplement qu’il ait été mis de travers ou mis en place avec une pince multiprise.
Si c’est le cas, cela veut dire que son diamètre extérieur à été écrasé et que la pièce est de nouveau à changer.
Proscrire la pince multiprise
J’en profite pour faire une parenthèse sur la pince multiprise, en couverture ont à une vilaine manie d’utiliser cet outil pour faire tout, elle est bien pratique pour retirer des clous sur des ardoises, tordre des crochet, brider les gouttières etc…
Ce qui fait qu’on la trouve très souvent à portée de main et ce n’est pas rare que les problèmes rencontrés sur le fer arrivent sur le toit et que l’on se retrouve à avoir la flemme de descendre chercher les clés anglaises dans le camion pour peu que l’on en est.
Ce qui fait que bien souvent on finit par se servir de la pince pour bricoler les outils, ce qui dans bien des cas finit par dégrader le matériel et le fer de couvreur ne fait pas exception à cette règle.
Au-delà d’abîmer les pas de vis des écrous, elle comprime surtout les diamètres extérieurs et écrase les différents composants du circuit d’alimentation en gaz ce qui provoque souvent des dysfonctionnement encore plus amplifié.



Si on prend l’exemple tout bête du remplacement du tuyaux, comprimer la base du manche revient à écraser le petit tuyaux de gaz à l’intérieur et donc de le fissurer et provoquer des fuites.
Pareil pour le reste des éléments comme le venturi.
Oubliez donc la pince multiprise.
Les outils nécessaire
Pour éviter cette dérive le mieux est d’acheter les clés nécessaires dédié uniquement à l’entretien de son fer de couvreur et de les garder en permanence avec son nécessaire à souder pour pouvoir le dépanner à tout moment.
Un petit étaux de dépannage dans le camion est également bien pratique.
Pour le fer que j’utilise j’ai par exemple besoin de clef de 17, 19, 22 et 10, je garde donc ces trois là constamment dans ma caisse.


2/ Le Venturi est encrassé ou rouillé
Le venturi est le petit tuyaux situé juste avant la chambre, son diamètre est réduit par rapport au reste du circuit pour créer une accélération du gaz et une meilleure combustion.
Par ailleurs, sur ces modèles de fer on peut boucher les orifices situés autour pour l’allumer plus facilement pour ceux qui ne connaissent pas l’astuce.
Ce qu’il se produit souvent avec cette pièce, c’est l’apparition de rouille qui vient obstruer son diamètre et altérer la bonne circulation du gaz dans ce cas il suffit de rouler une feuille de papier à poncer puis de la glisser dedans pour retirer les dépôts de rouille.
C’est aussi possible qu’après avoir récupéré l’outil dans le grenier du grand-père d’avoir des toiles d’araignée présentent dans la chambre.




3/ La grille est mal positionné
Dans les fers de couvreur de dernière génération on retrouve ces petites grilles, leur rôle est de diffuser uniformément la chaleur, principalement et exclusivement autour de la panne pour disposer d’une chaleur optimale et surtout précise.
Si cette pièce est mal positionnée ça fout un peu le bazar.
Bien souvent, ce qui cause son mauvais positionnement, ce sont les fortes variations de température, typiquement lorsque le fer brûlant est soudainement trempé dans un seau de flotte.
C’est donc pour cette raison précise que l’on dit que ce n’est pas bon d’immerger les fers chauds dans la flotte juste après le travail.
En revanche j’ai connu des anciens qui le faisait et m’avoir dit ne jamais avoir eu de problème et ils avaient raison mais ce qu’il faut savoir c’est que bien souvent les anciens se servent des fers d’anciennes générations qui ne sont pas équipés de ces grilles ce qui explique pourquoi ils n’ont jamais eu de problème avec cette habitude.
Pour ma part j’ai tout simplement bricolé un étui avec une chute de tuyaux de diamètre 100 que j’ai écrasé au bout avec une pince pour pouvoir ranger mon fer sans avoir à attendre 3 plombes qu’il refroidisse.
Pour revenir au vif du sujet il y a 2 solution soit :
Remplacer directement la grille avec une autre dans ce cas il suffit de retirer l’ancienne puis de glisser la nouvelle dans les ergo jusqu’à entendre un clic comme montré dans la vidéo ci dessous
Ou faire le radin et retirer l’ancienne grille et la retaper jusqu’à avoir la bonne forme sur une barre de ferblantier avec un marteau à planer mais encore faut-il en avoir !




Bien vérifier le serrage de l’ensemble
Pour conclure, une fois le fer démonté entièrement, il revient de bien veiller à le remonter correctement, et donc, de bien revisser et serrer les différents composants toujours dans le sens inverse dans le cas du gaz.


A suivre
Voilà, vous savez désormais tout ce qu’il y a besoin de savoir pour bien entretenir votre fer de couvreur.
Maintenant que vous avez suivi ces conseils vous êtes sûr d’avoir un outil avec des performances optimales.
Je rappelle que cet article est avant tout un extrait de ma mini formation vidéo que j’ai intitulé : Comment souder le zinc de manière professionnelle.
Je vous invite donc à me faire part de vos retours et critiques constructives dans les commentaires pour ajuster au mieux son contenu à votre besoin.
Pour les plus expérimentés d’entre vous je compte sur vous pour me partager vos méthodes car je suis curieux d’en apprendre plus.
A suivre le dernier point de l’entretien de l’outil : La panne de cuivre, qui est selon moi, l’élément le plus crucial de l’entretien de l’outil.